Faire du Grand Ouest le territoire numérique de demain
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La 3eme révolution industrielle, celle des technologies et des données, transforme en profondeur tous les secteurs industriels. Les filières agricoles et agroalimentaires ne font pas exception. A l’initiative de Christine Maucourt, Fondatrice d’Osallia, une équipe de bénévoles d’ADN Ouest a décidé d’organiser en 2020 un séminaire consacré aux enjeux de la data dans la filière agri-agro.
Ce séminaire, qui aurait dû avoir lieu au sud de Rennes ce mardi 8 décembre, a été repoussé au printemps prochain, mais il était important pour notre équipe de bénévoles de proposer une première approche du sujet lors d’un webinaire dédié.
Pour cette première partie, Guillaume Ardillon, Directeur des Opérations et des Technologies chez Num-Alim, plateforme numérique de l’alimentation, a dressé un état de l’art de l’utilisation de la donnée dans les filières agricoles et agro-alimentaires.
Les enjeux de la data sont multiples dans les filières agroalimentaires. De l’agrofourniture à la distribution, le paysage est très morcelé avec plus de 18 000 entreprises de toutes tailles et de toutes formes. On y trouve des producteurs, des distributeurs, des coopératives, des industriels, des politiques, et chacun de ces acteurs a besoin de données à son échelle.
L’utilisation des capteurs, des machines autonomes, des logiciels, fait évoluer les pratiques des producteurs au quotidien et permettent de répondre aux nouveaux enjeux du secteur. Ces technologies permettent, entre autres, d’améliorer les récoltes, réduire les coûts de fonctionnement, gérer la maintenance, soulager l’agriculteur d’une partie de ses tâches répétitives, etc.
L’Intelligence Artificielle permet, quant à elle, de développer des outils d’optimisation des flux de travail, d’optimiser les rendements, d’améliorer la compétitivité et de mieux respecter l’environnement.Ces outils d’aide à la décision utilisés pour piloter les exploitations, récoltent de nombreuses données qui permettent de mettre en place la traçabilité des pratiques amont. Cette traçabilité est très importante pour l’ensemble de la chaîne, mais surtout pour s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs.
Le consommateur est devenu méfiant à cause des nombreux scandales alimentaires et il a maintenant besoin de preuves pour reprendre confiance en son alimentation. C’est pour répondre à ses nombreuses exigences que l’utilisation des données évolue. De la liste d’ingrédients à l’impact sociétal ou environnemental de son produit en passant par les pratiques de production mises en œuvre, il veut tout savoir avant d’acheter, et pour cela il faut pouvoir lui fournir les bonnes données.
Aujourd’hui, il a changé ses pratiques d’achat et il choisit avant tout l’information qui est sur l’étiquette ou sur les applications de scoring des produits. Ces dernières vont devenir de plus en plus personnalisées pour répondre aux multiples attentes des consommateurs : origine, composition, moyen de production...
Pour que le produit soit visible sur les nouveaux canaux de distribution de type e-commerce, les données associées doivent donc être précises et de qualité, et les informations sur l’étiquette suffisamment complètes pour répondre à la demande du client final. Le recueil, la maîtrise et la valorisation des données sont donc des enjeux stratégiques pour toute la filière.
La maîtrise de la donnée sera demain incontournable pour avoir accès à la chaîne alimentaire. Elle sera au centre d’offres de produits et de services qui permettront de se différencier, en France comme à l’international. Les initiatives aujourd’hui sont encore très expérimentales et il est grand temps de passer à l’échelle supérieure, de gagner collectivement en maturité pour une valorisation systématique des données liées aux produits.
Demain, les données devront circuler entre les différents acteurs : beaucoup de personnes seront émetteurs et consommateurs de la donnée. Pour répondre à cet enjeu, Numagri et Num-Alim sont deux initiatives qui visent à valoriser les filières et les pratiques de chacun des maillons de la chaîne dans le but de répondre aux attentes des consommateurs et clients pour une agriculture responsable et transparente.
Face à un changement de paradigme, la data vient répondre aux besoins des consommateurs et poussent les filières agroalimentaires à repositionner leurs enjeux business. La technologie leur permet de connaître leurs ressources et maîtriser la qualité des données pour les utiliser à bon escient.
Pour aller plus loin et découvrir comment la coopérative Le Gouessant a collaboré avec la start-up See-D pour rendre l’agriculture plus productive et efficace grâce à un projet d’IA, rendez-vous dans l’espace Ressources et visionnez le replay de ce webinaire.
