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La diversité et l'inclusion comme réponses aux enjeux du monde de la tech

En décembre dernier, à l’occasion de la semaine ADN Ouest de la diversité dans la tech Lucile Vannier,  Référente Numérique Responsable, BPCE Solutions Informatiques, nous faisait remarquer que :

si l’on regarde une photo de la French Tech, elle est composée majoritairement d’hommes blancs de 20 à 40 ans issus de grandes écoles d’ingénieurs ou de commerces.”

Et pourtant, la grande majorité des entreprises de la tech s’accordent sur la corrélation entre diversité et performance économique.

Chez ADN Ouest nous en sommes convaincus : la diversité dans les équipes est une richesse et une grande force pour une entreprise. Alors pourquoi attendre pour agir ? 

Agir pour plus de diversité dans la tech

S’ouvrir à la diversité pour répondre à la pénurie des talents 

La pénurie des talents informatiques est un véritable enjeu pour les entreprises de la tech, ouvrir ses recrutements à des profils diversifiés peut permettre d'y pallier. Si la discrimination à l’embauche reste encore aujourd’hui une réalité en France, la French Tech a pris des engagements pour que les startups oeuvrent pour plus de diversité. En juillet 2022 elle lançait un pacte parité en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes signé par près de 160 startups françaises. 

ADN Ouest fait partie des signataires de ce pacte parité et nombreux sont nos adhérents et partenaires à s’engager au quotidien pour plus de mixité et de diversité dans les métiers du numérique. Jérôme Lucas, nous racontait en décembre dernier que son entreprise, Digital4better :

a été fondée sur la croyance que les entreprises engagées pour la planète et pour la société seront les entreprises qui dans le futur vont mieux performer que les autres.” 

Parmi les indicateurs que l’entreprise s’est fixés, il y a la mixité et l’inclusion : “sur 45 salariés, nous employons 38% de femmes. Ce n’est pas encore la parité, mais nous y travaillons. Nous avons des profils de 20 à 62 ans, expérimentés ou en reconversion, et nous attachons beaucoup d’importance au profil et au savoir-être, plus qu’au diplôme.”

Et cette stratégie leur a permis de passer de 5 à 45 collaborateurs en moins de 3 ans. Une belle preuve que s'ouvrir à la diversité dans ses pratiques de recrutement est un puissant facteur d’attractivité et de rétention des talents. 

Sensibiliser tous les publics pour qu’ils deviennent les talents de demain

Mais il ne s'agit pas toujours de vouloir recruter des profils diversifiés, la réalité est qu'il y a plus d’offres à pourvoir que de candidats. Et si les femmes et les minorités manquent à l'appel dans l'écosystème de la tech, c'est souvent que les stéréotypes de classe et de genre sont bien ancrés dans notre société. Pour que les jeunes d’aujourd’hui deviennent les talents de demain il faut les sensibiliser dès le plus jeune âge.

ADN Ouest contribue par ses stages Girls’R Coding à cette action de sensibilisation des collégiennes du Grand Ouest. Ce stage gratuit permet d’initier des jeunes filles à l’informatique, leur faire découvrir la programmation et les métiers du numérique à travers des ateliers pratiques et des rencontres avec des professionnelles du secteur, afin de donner à ces jeunes filles le goût d'oser, d'entreprendre et de penser par elles-mêmes. L’objectif de ces stages Girls’R Coding est de susciter des vocations tout en cassant les codes en termes d'orientation professionnelle pour favoriser l'inclusion et la mixité dans le secteur du numérique.

Pour Anne Magadur, Consultante AMOA & Développement commercial chez Inetum et secrétaire de Femmes du Digital Ouest, qui intervient régulièrement dans les collèges et lycées pour parler de la diversité des métiers du numérique afin d’attirer plus de jeunes vers ces filières :

il faudrait sensibiliser les jeunes encore plus tôt. Au collège c’est presque trop tard, les stéréotypes sont déjà bien ancrés. Pour avoir plus d’impact et que les petites filles se projettent dans les métiers du numérique, il faudrait pouvoir faire des interventions dès l’école primaire.”

Mais tout n’est pas perdu, car les reconversions professionnelles peuvent être réalisées à tout âge, avec des dispositifs comme Invest in Digital People par exemple, pour peu qu’on s’autorise à découvrir ce qui se cache derrière des métiers parfois énigmatiques pour certaines populations. Laurence Le Gall, Manager de centre de compétence à la Direction informatique des bureaux de poste, intervient dans des quartiers éloignés du numérique : 

pour sensibiliser les jeunes au fait que dans l’informatique il y a des nombreux métiers auxquels ils peuvent aspirer, quel que soit leur niveau d’étude.”

L’association ESTIMnumérique organise quant à elle des événements à destination de femmes en poste, en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle pour les sensibiliser aux métiers du numérique. 

Arthur Tarroux, chargé de mission mixité, nous explique que “l’objectif est de répondre à la pénurie de talents dans le numérique en allant chercher aujourd’hui celles qui pourront occuper ces postes vacants très rapidement. Les actions menées par ESTIMnumérique visent à déconstruire les stéréotypes sur la filière qui est perçue comme très technique et uniquement destinée aux hommes “geeks”.

Plus de diversité pour concevoir les services de demain 

Le numérique prend de plus en plus de place dans nos vies, c’est pourquoi il est nécessaire que celles et ceux qui le conçoivent soient le plus représentatifs possible de l’ensemble de la population. Anne Magadur est convaincue que :

les jeunes filles ne se retrouvent pas dans les codes de la filière, ont l’impression que ce n’est pas pour elles, alors qu’elles ont une place à prendre, un rôle à jouer. Les services numériques de demain risquent d’intégrer trop de biais masculins s’ils ne sont développés que par des hommes, alors qu’ils seront utilisés par l’ensemble de la population. La diversité dans le numérique est un enjeu pour les générations futures.” 

Avoir une équipe regroupant des profils diversifiés, plutôt que recruter des “clones”, permettra d’avoir des points de vue complémentaires au moment de concevoir de nouveaux produits et services. L’entreprise sera ainsi capable de penser des services numériques accessibles et inclusifs afin de ne laisser personne sur le bord du chemin dans un contexte de dématérialisation généralisée.  
 

Lucile Vannier estime que “nous devons viser l’inclusion au sens large : âge, origine sociale et ethnique, personne en situation de handicap…” Et elle souligne que “le numérique responsable porte les valeurs de sobriété, d'éthique, d'inclusivité et d'accessibilité, c'est pourquoi c'est un fort levier pour attirer et conserver les talents.”

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