Faire du Grand Ouest le territoire numérique de demain

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Portrait d’adhérent #3 : Arnaud Longeanie, Consultant en stratégie de transformation numérique

Pour démarrer 2021 du bon pied, nous avons décidé de réaliser une série de “Portraits d'adhérents” qui reviennent avec nous sur leur année 2020 : comment ils se sont adaptés à la situation, quels ont été leurs succès et ce que le numérique leur a permis de réaliser. 

Nous rencontrons aujourd’hui Arnaud Longeanie, Consultant en stratégie de transformation numérique et Coach Professionnel chez T-way. T-way accompagne les entreprises dans le diagnostic de leur Système d’Information et facilite les orientations stratégiques.

Arnaud Longeanie, Consultant en stratégie de transformation numérique

Bonjour Arnaud, pouvez-vous nous présenter votre métier en quelques mots ?

Je m’appelle Arnaud LONGEANIE, je suis membre d’ADN Ouest depuis 3 ans et pilote de la communauté ADN Cybersécurité qui a été lancée en janvier 2020. J’ai actuellement deux métiers qui peuvent paraître différents mais qui ont un lien très étroit avec le numérique. 

En effet, je suis consultant en stratégie de transformation numérique et j’ai un regard tout particulier sur la protection des données numériques. J’accompagne les ETI et les PME qui font le constat que leur environnement numérique est indispensable à leurs métiers et qu’en même temps il est fragile et souvent mal dimensionné.

Je suis également Coach Professionnel et j’accompagne les dirigeants et les managers dans la gestion des difficultés qu’ils rencontrent dans leurs propres processus de transformations personnelles, interpersonnelles, individuelles et collectives.

En effet, les transformations numériques des entreprises échouent ou sont rendues compliquées principalement pour des raisons de postures et/ou de comportement humains et managériaux, et rarement pour des raisons techniques.

Comment le numérique vous a aidé à traverser l'année 2020 ?

Le bouleversement des habitudes lié à la crise sanitaire a, à la fois créé de la distance physique et sociale et à la fois démontré que le numérique est un formidable outil de travail. 10 ans plus tôt, cette crise sanitaire aurait perturbé beaucoup plus l’économie qu’elle ne l’a fait. 

Personnellement, grâce aux outils de collaboration et de communication j’ai pu continuer mes deux activités. Mon activité de consultant a été un peu impactée au début du premier confinement mais a retrouvé un niveau normal voire supérieur dès le mois de mai 2020. Mes échanges et mes contributions ont été rendus possible parce que la plupart de mes clients avaient souscrit à des offres telles que Teams, Zooms ou mis en place des plateformes de collaborations ouvertes à l’extérieurs via des VPN.

Pour mon activité de Coaching, j’ai dû m’adapter et plus utiliser les outils de visio-conférence pour les séances de travail. Ce n’est pas du tout la même relation avec mon client mais en étant inventif et en adaptant ma posture et ma pratique on arrive finalement à faire un travail efficace.

Je déduis de cette période que l’humain a une incroyable capacité d’adaptation, et lorsque la situation le demande les personnes sont tout à fait capables d’adopter de nouvelles habitudes.

Bien entendu le contact « réel » est bien plus riche mais on a pour aujourd’hui et demain des outils complémentaires qu’il faudra savoir mixer intelligemment.

Quelles bonnes pratiques pouvez-vous partager avec le réseau (succès, adaptations, améliorations) ?

Pour moi la clé de cette année a été de trouver l’équilibre. 

Équilibre entre vie professionnelle et personnelle car le travail à la maison peut casser les sphères et perturber cette fragile complémentarité. Il faut donc bien cloisonner les activités et en particulier les terminaux utilisés. En plus des recommandations de sécurité évidentes, l’utilisation d’ordinateurs professionnels pour des activités personnelles peuvent encourager la mixité des activités et donner l’impression qu’il n’y a plus de moments privilégiés pour l’une ou l’autre des activités. 

Équilibre aussi entre distanciel et présentiel. J’ai respecté dès que possible les consignes et travaillé à distance mais j’ai aussi été dès que je le pouvais à la rencontre de mes clients.

Les relations « réelles » offrent une plus grande richesse d’interactions. Elles ne limitent pas les échanges au sujet de travail mais à toutes ces discussions sociales et ces rituels (small talks) de communication qui font que l’on crée un lien social subtil avec nos interlocuteurs. 

Individualisation enfin. Les outils numériques ont tendance à standardiser les relations entre les personnes. Il manque une grande partie de la communication non verbale pourtant si essentielle à nos échanges. J’invite donc les managers à prendre le temps qu’il faut pour garder un lien individuel avec chaque collaborateur pour s’assurer que les personnes sont toujours dans « le tempo » ou surtout adapter les messages à chaque sensibilité. Peut-être que la messagerie instantanée fonctionne bien pour certains, pour d’autres ce sera le téléphone ou la visio, pour d’autres l’échange en direct, etc.

Quel conseil pourriez-vous donner aux entreprises de votre secteur qui se demandent ce que le numérique peut leur apporter ?

Je ne suis pas certain qu’il soit encore nécessaire d’expliquer ce que le numérique peut apporter. S’il y avait encore quelques « réfractaires » je pense que 2020 a fini de les faire changer d’avis…

Par contre, je pense qu’il est important d’expliquer comment mettre en place et utiliser des outils numériques pour que son apport soit à la fois maximum, compris et adopté par les utilisateurs.

Nous avons vécu en 2020 une utilisation forcée par contrainte et donc exagérée des outils de collaboration et de communication. Cela a engendré une « overdose » de visio, de Teams, de Zoom, de travail obligé à la maison (qui est différent du télétravail souhaité et organisé). Cette overdose risque de créer pour certaines personnes un rejet de ces outils alors qu’ils sont devenus indispensables pour nombre d’entreprises.

Mon conseil aux entreprises est donc de bien (re)prendre le temps du dialogue avec les salariés pour faire à la fois :
-    un bilan de cette période (ce qui a fonctionné et ce qui a été problématique)
-    un travail de projection sur les attentes en terme de mode de travail pour les années à venir en écoutant à la fois les désirs individuels et les contraintes collectives (équipes, modalités de travail, sécurité)
-    un accompagnement collectif et individuel pour permettre à chacun de se réapproprier l’espace de travail car c’est bien cela qui va être bouleversé dans les années à venir. 

« L’espace de travail »  de demain va être à multiples dimensions, à la fois distribué grâce au numérique et sanctuarisé dans sa dimension sociale. 2020 a montré que le numérique était un outil extraordinaire mais que les relations humaines sont le terreau de la vitalité d’une entreprise !

Le numérique doit donc être positionné comme complément de la vie professionnelle et non comme substitut de toute autre forme de coopération.

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